Tantôt très présent, tantôt plus absent, mais jamais suffisamment distant pour ne pas faire partie de mes préoccupations récurrentes, le dessin a toujours fait partie de ma vie du plus lointain souvenir d’enfance dont je me souvienne.

Peu à peu,  aux traits du dessin se sont mêlées les traces de la peinture. 

Rapidement, le genre du portrait qui va devenir un thème de prédilection dans mon travail.

Pour E. Lévinas le visage renvoie à la relation a autrui avec cette exigence de penser l'autre avant tout comme son semblable au sens le plus impérieux, un « Autre absolument autre ». 

Dans l'intimité de l'atelier s'élaborent silencieusement, le passage des visages aux portraits. Oscillant entre des points d'aveuglements et de visions, entre le connu et l'inconnu de chaque être, se trace autant que s'efface la présence équivoque que me renvoie et semble se dégager de chaque visage. 

Maintenu sur un seuil de visibilité, point de bascule entre ce que je vois de l'Autre et ce qui est inévitablement invisible de sa présence, chaque portrait se diffuse avec ambiguïté entre une sorte de cécité et une présence révélée dans une « vision ressentie » de cet Autre.

 

La puissante dimension relationnelle éprouvée dans le regard porté sur ces Autres, va se déplacer peu à peu vers des questionnements sur la relation d’Altérité elle même, notamment au travers de la série autobiographique Anacardium ou des Cartographies.

Dans ces séries, j’explore comment nos différentes relations intimes ou non, influencent nos états intérieurs et notre personnalité.

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Alors que dans la série des Ombres, c’est la relation que les humains entretiennent à la nature, et en particulier aux végétaux qui m’intéresse.

Peu à peu au grés de mes pérégrinations sous les frondaisons des végétaux, je constitue un recueil d’ombres que je considère autant comme un témoignage de la richesse végétale qui nous entoure, qu’un manifeste plastique des espèces à préserver.